Lettre à celle que j'étais

   
    Cette jeune fille entrant dans l'adolescence, nonchalante mais aussi feignante, c'était toi, c'était nous. 
Tu étais trop maquillée, nous la savions toutes les deux. Tu cachais derrière ton trait noir,  l'insécurité, tes phobies et tes pires peurs.  
Une allure de fausse adulte qui travestissait ce que tu étais : une enfant. Une enfant qui pensait que rien ne mal de pouvait arriver. Tu avais encore quelques habitudes enfantines : comme écouter la pluie pour te bercer, penser à des choses sublimes pour t'aider à t'endormir. 

Tu t'etais aussi cachée derrière ce masque, que tu transformais en sourire. Parce que c'est mieux. Parce que tu pensais que tout le monde faisait pareil. 
Tu avais cru que ton coeur étais fait de pierre , une âme courageuse, un moral de fer et des larmes absentes. Tu te pensais forte. Nous nous pensions forte.  
   Tu savais que tu avais la tête sur les épaules. tu savais que par fierté tu pouvais faire beaucoup de chose aussi. 
Quand tu as eu quinze ans, tu pensais que tout pouvait te tomber tout cuit dans la bouche. Une ado un peu,rebelle qui avait dit "mort aux cons". 
Moi je le sais, au fond tu n'étais pas comme ça. Je sais que, tu étais mal dans ta peau, tu te posais mille questions sur toi le soir,dans ton lit. Je sais que tu n'étais pas aussi nonchalante que ça. 
Mais tu avais quinze ans à peine. L'ado par excellence, jamais contente. J'avais quinze ans.
 

Puis, tu as grandis. Le lycée t'a changé, tu es devenue bosseuse et tu as commencé à chercher ta voie. Mais tu ne crois toujours pas en toi. Tu te pensais, que tu ne savais rien faire.
Alors tu t'es réfugiée dans une personnalité plus positive, un peu "roots". L'adolescence t'a frappé : légèrement impulsive, en même temps timide. Rien de ce qui ce passe autours de toi suscite ton attention. Tu te fiche de tout. Parfois tu es  même  à la ramasse. Mais sa te convient. Je sais que tu as changé. Tu avais envie de t'exprimer, mais tu n'oses pas. Tu as peur du regard des autres. Encore une fois, se sont tes peurs qui dirigent tes faits et gestes. Mais ton esprits est libre. Le soir ,tu écris, beaucoup. Mais tu jettes ce que tu créer. 
Tu sais aujourd'hui que la vie n'est pas un parcours de santé. Mais au fond de toi, tu penses qu'à seize ans, le pire est déjà derrière toi. Je pense qu'on a toujours été naïves.  
Adolescente banale que personne ne remarque. Mais en même temps, à qui le noir va très bien. 
Tu te contentes de ce que tu as, ce que tu es, est au fond, c'est bien mieux comme ça.  

La transition des dix-sept , dix-huit ans n'a pas été la plus facile. Nous le savons. Tu as fais comme si il y n'y avait rien de grave. Tu as fait de ton mieux. Et tu es sortie victorieuse plus d'une fois.

Deux année vraiment compliquées qui ont fait de toi ce que je suis maintenant. Avoir un cancer, m'a permi de faire le point, sur ce que j'avais fait, ce que je voulais faire, Qui je voulais devenir. 
On enlève pas la peur à un être humain. C'est en combattant ses propre peurs, qu'il devient ce qu'il est. En dégustant ses victoires du quotidien. 
Longtemps, j'ai cru que "peur" était synonyme de "faiblesse". C'était sans compter sur mon esprit critique. Sans peur , il n'y a pas de courage, sans courage il n'y a pas de victoire. 

J'ai appris que perdre une bataille ne mettait pas fin à la guerre. La persévérance et la clé de beaucoup de chose. J'avoue avoir eu beaucoup de coup au morale. J'avoue n'avoir rien fait toute seule.
C'est justement parce qu'on l'a fait à plusieurs que la victoire est belle. 
Je n'ai pas été forte, dans cette histoire. J'ai seulement été bien entourée. 
Mais je suis fière au passé, au présent et je le serai sûrement au futur. 

J'étais cette fille, et maintenant je suis celle là. avec mes erreurs, et tout le blabla . J'ai pas de regrets, juste des plans, des projets, à graver partout où j'irais. 
(On s'en fou des cicatrices, des cils, des cheveux. Tant qu'on m'aime. 12/2016)

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