"Ô temps, suspend ton envol"

Le temps passe vite non ? déjà trois mois que je n'ai plus de traitement. Les cheveux poussent, un peu plus tous les jours, j'ai des cils et des sourcils mal dessinés. 

J'ai eu beaucoup de temps, pour réfléchir, repenser à tout ce qui venait de se passer. Je réalise que j'ai eu un cancer, qu'il peut revenir comme me laisser tranquille le reste de ma vie. Avoir été malade , fais de moi ce que je suis maintenant ? il fait partie de ma vie ? ou d'une partie que j'oublierais dans quelques année. Pardon, fera t-il parti de ce que je voudrait oublier plus tard ? 
Aujourd'hui, deux choix s'offre à moi. Soit je parle de moi comme d'une combattante. Soit je n'en parle tout simplement pas. Qu'est ce que le temps laissera de tout sa ? 

Ce que je peux remarquer, c'est que, j'avais laissé de coté ma vie. Depuis j'ai eu le temps d'allonger mes journées et de faire des nuits trop courtes. 
Mais dans certains moment, je remonte le temps et je repense à mon parcours. Je le vois comme un traumatisme remplit de psychoses qui parfois me hantent encore. 
Dés la moindre douleur, c'est la maladie qui revient, c'est sûr. 

Je vais faire quoi de ma vie maintenant ? je me sents invincible d'avoir "survécu" et je pense, que rien ne va au dessus de se sentiment. Ce sentiment de se savoir en vie. Oui je vie ! le sang coule dans mes veines, je ne suis plus étouffée par ce qui bloquait mes poumons, je peux marcher sans avoir mal, je peux bouger sans me plaindre. Je vie et c'est une grande et belle chose. 

Je me suis rendu compte que c'était un cadeau extraordinaire. C'est un bonheur intense de n'avoir mal nul par. Je savoure  tous ce que je mange. Je me réjouis tous les matins lorsque je peux ouvrir les yeux.  Tous les jours je peux vivre tous les instants de bonheur que la vie m'offre.  


Merde quoi , je suis là pour le raconter !  

Vous savez quand le temps s'arrête pour moi ? 
Il s'arrête lorsque je remet les pieds dans cet hôpital : pour une visite, un examen, un traitement.  
Le reste du temps , il fil à une vitesse !  

 Je n'aime pas dire que j'ai été forte ou combattante. Parce que c'est pas vrai. J'ai supplié pour qu'on m'arrête des chimio en plein milieu de la journée, j'ai pleuré tant de fois d'énervement pour qu'on me laisse tranquille. Combien de fois je n'ai pas voulu me lever de mon lit, car que je n'avais aucune envie de me soigner. Combien de fois j'ai pensé que j'allais arrêter et laisser le cancer gagner. Après tout, pourquoi souffrir pour guérir ?  
Combien de fois on m'a conseillé de prendre des cachets parce que je n'avais pas le moral ? alors que... j'avais le droit de ne pas avoir le moral et de penser tout sa. J'avais le droit de me détester et de haïr tout le monde si j'en avait envie.  
Personne ne me l'avait dit. 

 Aujourd'hui je n'ai plus le droit d'être défaitiste. Ni de penser que la vie ne vaut pas la peine d'être vécu. 
Respirer est un cadeau, se plaindre du temps qui passe vite, est un cadeau aussi. Je veux pas bousiller ce présent que l'on me donne. 
Alors je profite : oui j'ai essayé de manger plus saint, de faire plus de sport, de moins boire pendant les soirées... 
Mais malade ou pas , je suis toujours moi, avec un miracle que je marquerai sur tous mes CV : "Je vie"  


                                     

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